Covid-19: il est rappelé que les règles sanitaires applicables doivent être respectées lors de l’organisation d’activités dans le cadre de Domvs Christiani.
Les organisateurs de telles activités, en particulier les FRG lors des réunions de groupe, sont chargés de la bonne mise en œuvre de ces règles et sont informés qu’ils risquent, le cas échéant, d’en être tenus pour légalement responsables.
Veuillez donc vous assurer quelles sont les règles applicables au niveau national (https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus) et local (préfectures). En cas de nécessité, veuillez contacter le secrétariat de Domvs Christiani (secretariat@domuschristiani.fr).
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Lorsque la question du thème de l’année 2020-2021 a été posée, le livre Des profondeurs de nos cœurs de Benoît XVI et du Cardinal Sarah venait de paraître, en réponse aux débats suscités par le synode sur l’Amazonie. Dans ce contexte plein d’incertitudes jusqu’au sein de l’Eglise, se lamenter ou polémiquer nous semblait inutile : il nous est apparu capital de nous tourner vers le Christ pour un retour à la radicalité de l’évangile. Le thème qui a émergé de nos réflexions est l’appel du Christ à le suivre : « Viens, et suis-moi ». Cet appel ne concerne pas uniquement la question de la vocation religieuse mais est adressé à tous ceux qui veulent être pleinement heureux. Mettons-nous donc à la suite du Christ en cette nouvelle année !
Cette invitation se trouve dans l’épisode du jeune homme riche, rapporté dans les 3 évangiles synoptiques (Mt 19-21, Mc 10-21, Luc 18-22). Il est intéressant de se pencher de plus près sur l’échange qui précède cette petite phrase du Christ. En effet Jésus se fait particulièrement pédagogue. Le jeune homme commence ainsi : « Bon maître que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » et Jésus relève immédiatement le terme « bon » : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul ». Jésus met son interlocuteur sur la bonne voie, en l’invitant à tourner d’emblée son regard vers Dieu, source de toute bonté. Ensuite Notre Seigneur lui rappelle les commandements de Dieu. St Matthieu y ajoute le précepte d’amour du prochain : « tu aimeras ton prochain comme toi-même », annonçant par-là que les commandements doivent être animés de charité.
Le jeune homme faisant remarquer qu’il observait déjà ces commandements, Jésus le regarde, « il l’aima », nous dit Saint Marc, puis Jésus ajoute : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis- moi ». Le jeune homme riche décide de ne pas suivre ce conseil et il s’en va tout triste « car il avait de grands biens ».
Pour être parfait, Jésus veut donc que nous allions plus loin que les commandements et nous propose ce que l’Eglise a appelé les conseils évangéliques. Et nous, cherchons-nous vraiment à être parfaits ? N’aurions-nous pas envie nous aussi de faire remarquer au Seigneur que nous observons déjà les commandements et que cela est déjà bien héroïque dans notre société ? De plus, comment comprendre cet appel à la radicalité ? Devons-nous tout quitter pour suivre Jésus ? Comment en foyer, en famille, répondrons-nous à cet appel « Viens et suis-moi », si nous ne voulons pas repartir tristes, à l’instar du jeune homme riche ?
Viens et suis-moi : un appel à vivre pleinement la charité
« La vocation chrétienne jaillit d’une proposition d’amour du Seigneur et ne peut se réaliser que grâce à une réponse d’amour » (Benoît XVI). Dieu « nous a aimés le premier » nous dit Saint Jean et c’est par la charité que nous répondrons à son amour. Jésus en a fait le cœur de la loi nouvelle : « Aime ton prochain comme toi-même ». A nous, chrétiens contemporains, pétris par des siècles de christianisme, ce précepte évangélique d’amour de Dieu et du prochain semble presqu’une évidence. Mais à l’époque du Christ c’est une révolution ! Au cours de la Cène, Jésus lègue à ses disciples ce précepte, tel un testament : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Le double commandement d’amour de Dieu et du prochain n’est pas facultatif : tout homme doit y répondre et ce sans limite. « Le chrétien ne vise pas sa fin dernière jusqu’à un certain point, il vise la charité pure et simple (…). Ce qu’il mesure ce sont les moyens de la garder et de l’accroître » (Père Labourdette). Ste Thérèse l’avait bien compris : « aimer c’est tout donner et se donner soi-même ».
La vocation de tout baptisé est la sainteté, perfection de la charité. La charité est supérieure à toutes les vertus. Elle est la première des vertus théologales : « Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien » (1 cor 13 1-3). L’exercice de toutes les vertus est subordonné à la charité, qui est le « lien de la perfection ». C’est pourquoi nos actions, même les plus ordinaires, seront d’autant plus méritoires qu’elles seront animées de charité.
La charité est la vertu par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose, et notre prochain comme nous-mêmes. L’objet premier de la charité est Dieu lui-même : Dieu étant infiniment bon, il est infiniment aimable. Cet amour de charité vise à l’union, la communion à Dieu : on aime jusqu’à ne faire qu’un avec l’être aimé. Cette union ne peut se faire sans le Christ qui nous conduit à son Père : « personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6). Or le Christ nous demande d’accomplir les commandements et d’écouter les conseils évangéliques. Les commandements, loin d’être l’occasion d’une obéissance servile, sont donc le premier lieu d’amour de Dieu, puisqu’en y obéissant, nous suivons le Christ, qui nous mène à Dieu.
L’apôtre Saint Paul a donné un incomparable tableau de la charité : « La charité prend patience, la charité rend service, elle ne jalouse pas, elle ne plastronne pas, elle ne s’enfle pas d’orgueil, elle ne fait rien de laid, elle ne cherche pas son intérêt, elle ne s’irrite pas, elle n’entretient pas de rancune, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. » (1, Co, 13, 4-7).
Vaste programme, dont nous constatons bien qu’il ne se limite pas à respecter les commandements. Pour vivre pleinement de cette charité, si nous voulons être parfaits, Jésus nous invite à aller plus loin. Mais cette invitation ne doit pas nous effrayer. Le Christ étant la source de toute bonté, à sa suite nous trouverons le vrai bonheur.
Suivre le Christ à travers les conseils évangéliques
Rappelons l’évolution de la pédagogie divine qui a prescrit à l’homme des lois pour le mener à la béatitude promise. Il faut distinguer la loi naturelle, écrite et gravée dans l’âme de tous, découverte par la raison. Le décalogue en est le résumé, et sert de prologue à la loi ancienne : Dieu s’est choisi Israël comme peuple et lui a révélé sa loi, qu’on appelle Loi ancienne ou loi de Moïse. La loi ancienne est une préparation à l’Evangile. En effet la loi nouvelle ou loi évangélique est la « perfection ici-bas de la loi divine », elle « accomplit, affine, dépasse et mène à sa perfection la loi ancienne » (CEC n°1965 et suivants). « Toute la loi évangélique tient dans le commandement nouveau de Jésus, de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés » (CEC n°1823).
La Loi nouvelle comporte également les conseils évangéliques, qu’il faut distinguer des commandements : les commandements, par définition, nous obligent, les conseils nous incitent seulement, ils ne commandent pas mais ils recommandent. Contrairement à un commandement, le conseil n’est pas indispensable à la fin poursuivie. Mais on demande généralement conseil à quelqu’un en qui on a confiance, à un ami, et ce conseil, s’il est bon, aura pour fin notre bien. Les conseils évangéliques « manifestent la plénitude vivante de la charité (…). Ils indiquent des voies plus directes, des moyens plus aisés, et sont à pratiquer suivant la vocation de chacun ». (CEC n°1974). Un chrétien qui ne voudrait pratiquer que les commandements ne serait pas un bon chrétien. Il serait comme un enfant qui ne voudrait jamais faire plus que ce qui lui est strictement imposé, sans jamais aller plus loin par amour de ses parents. L’obéissance légaliste aux commandements étoufferait l’amour. L’amour par essence tend à croître : le limiter reviendrait à le renier. « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure » (Saint Augustin). Le conseil évangélique vient au secours de la charité qui veut grandir.
La Tradition de l’Eglise a vu dans l’évangile du jeune homme riche la source des conseils évangéliques. Quels sont ces fameux conseils ? Les 3 conseils les plus connus sont ceux de pauvreté, chasteté, et obéissance, qui répondent aux trois concupiscences : « car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde » (1 Jean 2, 16).
• La pauvreté répond à la convoitise des yeux, fascinés par les biens de la terre. L’esprit de détachement des richesses est bien évidemment obligatoire pour entrer dans le Royaume des cieux. Mais le conseil de pauvreté est plus exigeant, en nous recommandant une réelle sobriété de vie, sobriété pouvant aller dans certains cas jusqu’au dénuement, ou au renoncement à la propriété personnelle par la totale mise en commun des biens. Jésus propose à ses disciples de donner » congé à tous leurs biens » (Lc 14, 33) à cause de Lui et de l’Evangile. Ainsi si je me sépare d’un bien que je pourrais posséder légitimement, je mets en pratique le conseil de pauvreté, qui va au-delà du commandement. Pour un foyer et une famille, le conseil de pauvreté trouvera beaucoup de manières de se déployer : choix des vacances, sobriété dans le vêtement, mode de vie quotidien…Cette dépossession permet de gagner en liberté pour recevoir en retour une plus grande richesse spirituelle.
- La chasteté répond à la convoitise de la chair. Elle est un commandement, en ce qu’elle signifie « l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. Tous les fidèles du Christ sont appelés à mener une vie chaste selon leur état de vie particulier. » (CEC n°2337 et suivants). Mais chaque chrétien est invité à appliquer à sa manière, avec discernement et prudence, le conseil évangélique de chasteté. Par exemple, certains époux choisissent par amour de vivre la continence de façon plus fréquente, ou définitive (après avoir accueilli les enfants voulus par Dieu), sans pourtant y être obligés. La continence est alors conseillée par Dieu pour s’adonner à la prière : « Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et de nouveau soyez ensemble, de peur que Satan ne profite, pour vous tenter, de votre incontinence» (1Co 7,5). La chasteté peut également être entendue dans un sens plus large : ne pas vouloir posséder l’autre, le recevoir dans sa dignité et sa liberté, sans exercer d’emprise sur lui. Par exemple, accepter, au sein d’une famille que les opinions ou les sentiments divergent.
- L’obéissance répond à l’orgueil de la vie, qui refuserait d’être soumis à une autorité supérieure. Il est, une fois encore, un commandement avant d’être un conseil. Payer l’impôt n’est pas un conseil ! CEC N°1900 : « le devoir d’obéissance impose à tous de rendre à l’autorité les honneurs qui lui sont dus, et d’entourer de respect, et selon leur mérite, de gratitude et de bienveillance les personnes qui en exercent la charge ». Une application du conseil évangélique d’obéissance est le zèle dans l’accomplissement d’un ordre : par esprit de renoncement, je l’exécute à la manière qu’aurait souhaitée celui qui me l’a donné, voire j’anticipe cet ordre en l’exécutant avant même qu’on me l’ait donné.Oui tout baptisé est invité à vivre dans la chasteté, la pauvreté et l’obéissance ! Non seulement comme un commandement, mais également en cherchant ce que, pour lui, le conseil implique. Et ce n’est pas tout ! Jésus nous a laissé beaucoup d’autres conseils, dont voici quelques exemples tirés de l’évangile de St Matthieu au chapitre 5 :
Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre
Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.
Il faut cependant rappeler que selon notre état de vie, il peut y avoir des différences de degré dans la mise en application de ces conseils évangéliques. « Le conseil se donne vraiment en faveur de celui qu’on conseille (…). Et Dieu ne veut pas qu’un chacun observe tous les conseils mais seulement ceux qui sont convenables selon la diversité des personnes, des temps, des occasions et des forces, ainsi que la charité le requiert » écrit St François de Sales (Traité de l’amour de Dieu, chapitre VI).
Les conseils évangéliques ne seront pas vécus de la même manière par des laïcs que par des prêtres, ni par des prêtres que par des religieux, etc. Par exemple, les laïcs ne sont pas appelés à tout quitter pour le Christ, ni à vivre la chasteté dans le célibat : cet appel plus radical est réservé à la vie consacrée, qui « apparaît dès lors comme l’une des manières de connaître une consécration plus intime (…) » permettant de « suivre le Christ de plus près » (CEC n°916). La vie religieuse se caractérise par la profession publique des conseils évangéliques : ce sont les fameux vœux que prononcent les religieux.
Mais le mariage ne nous exempte pas de l’écoute et de la mise en application de ces conseils, que le Christ nous a légués comme moyens d’aimer Dieu plus que tout. En les suivant, nous ferons grandir en nous l’amour de Dieu.
Viens et suis-moi : comment répondre à cet appel dans notre vie ?
Si nous voulons être parfaits, notre charité doit se déployer par la mise en œuvre des conseils évangéliques. Et la charité doit servir de mesure à notre observation des conseils évangéliques. Saint François de Sales en donne des exemples très concrets : « si ton père ou ta mère ont une vraie nécessité de ton assistance pour vivre, il n’est pas temps alors de pratiquer le conseil de la retraite en un monastère » ou encore « non seulement la charité ne permet pas aux pères de famille de tout vendre pour donner aux pauvres, mais leur ordonne d’assembler honnêtement ce qui est requis pour l’éducation et sustentation de la femme et des enfants » (Traité de l’amour de Dieu, chapitre VI). Là où la charité incitera l’un à la chasteté, à un autre elle ordonnera le jeûne, à un autre l’aumône etc.
Les trois piliers de Domvs Christiani (approfondissement de la vie intérieure, entraide mutuelle et charité fraternelle, esprit missionnaire et rayonnement) et la règle de vie sont une feuille de route pour la mise en œuvre dans nos vies des conseils évangéliques. En choisissant cette règle de vie, les foyers de Domvs Christiani se sont engagés dans la voie des conseils évangéliques.
Approfondissement de la vie intérieure
Nous ne pouvons aimer Dieu sans établir cette relation intime avec Lui qu’est la prière. La prière et la vie sacramentelle sont exigés par la vertu de religion, mais la règle de vie proposée par Domvs Christiani (oraison, prière en famille, chapelet, bénédicités et grâces, adoration eucharistique, retraite annuelle…), nous permet de mettre très concrètement en application certains conseils évangéliques :
- La prière : le commandement de la prière consiste à prier au moins une fois par jour ainsique dans les tentations, mais l’amour de Dieu qui veut croître nous incitera à prier davantage. On peut comparer cela à l’amour entre époux : si l’on se contentait du strict minimum dans l’expression de notre amour conjugal, aimerions-nous vraiment notre conjoint ?
- La vie sacramentelle : instituée par Notre Seigneur Jésus-Christ, elle est nécessaire au salut. Mais une part d’elle relève également du conseil. L’Eglise nous commande de nous confesser au moins une fois l’an, mais là encore la règle de vie nous conseille de recourir plus abondamment aux sacrements : messe en semaine, confession et adoration mensuelles…
Entraide mutuelle et charité fraternelle
La charité fraternelle s’exerce entre époux, par exemple à travers le précepte d’obéissance. Renoncer à ma volonté propre pour faire plaisir à mon conjoint est une manière de renoncer à moi-même, et de me soumettre à l’autre par amour.
Cela s’exerce également au sein de nos familles. « Voyez comme ils s’aiment ! » : c’est à ce signe que l’on devrait reconnaître une famille chrétienne. Il est souvent plus facile d’être charitable avec les personnes plus éloignées, alors que la vie de famille implique un exercice réel et exigeant de la charité. C’est pourquoi « Les affections domestiques sont la source d’un amour chrétien plus étendu. Rien n’a plus de chances d’engendrer des habitudes égoïstes que l’indépendance dans le monde qui nous entoure. Des hommes qui n’ont pas d’attaches, qui n’ont pas d’obligations journalières de sympathie et de tendresse (…) sont bien défavorablement situés pour obtenir ce don céleste que notre liturgie appelle le « sceau de la paix et de toutes les vertus » (Cardinal Newman). Au contraire, dans le mariage et la famille, les goûts et les caractères différents doivent s’accommoder mutuellement et la charité peut en retirer un grand bénéfice. Pour des enfants, prêter ses jouets c’est apprendre le détachement des biens matériels; céder la meilleure place ou la dernière part du dessert c’est apprendre le renoncement à soi-même.
Esprit missionnaire et rayonnement
De la vivacité de notre vie intérieure dépendra notre rayonnement extérieur. Jésus nous a appelés à être missionnaires : « Allez, faites de toutes les nations des disciples ». Pour certains, ce conseil d’évangélisation dicte le choix d’une profession (exemples : librairies religieuses, enseignement catholique…). Pour d’autres il s’agit d’un engagement au sein de la paroisse, de la cité, etc. En effet, « Dieu m’a créé pour lui rendre quelque service précis : Il m’a confié quelque œuvre qu’Il n’a pas confié à un autre (…). Nous ne sommes pas envoyés dans le monde pour rien (…). Dieu voit chacun de nous (…). Il a besoin, il daigne avoir besoin, de chacun de nous » (Cardinal Newman).
Une fois encore c’est la charité qui nous guidera dans la réponse que nous apporterons aux différents appels missionnaires. La charité est ainsi « une eau sacrée par laquelle le jardin de l’Eglise est fécondé. (…). Les fleurs qu’elle fait croître ne laissent pas d’avoir chacune sa couleur différente : elle fait des martyrs plus vermeils que la rose, des vierges plus blanches que le lys ; aux uns elle donne le fin violet de la mortification, aux autres le jaune des soucis du mariage, employant diversement les conseils pour la perfection des âmes qui sont si heureuses de vivre sous sa conduite ». (Saint François de Sales Traité de l’Amour de Dieu). Et nous, membres de Domvs Christiani, quelle fleur le Christ nous appelle-t-il à être ?
Laissons à Benoît XVI le soin de conclure (XXVe journée mondiale de la jeunesse – 2010) :
« A l’exemple de nombreux disciples du Christ, vous aussi, chers amis, accueillez avec joie l’invitation à le suivre, pour vivre intensément et avec fécondité en ce monde. Par le Baptême, en effet, il appelle chacun à le suivre par des actions concrètes, à l’aimer par-dessus tout et à le servir dans ses frères. Le jeune homme riche, hélas, n’accueillit pas l’invitation de Jésus et s’en alla tout triste. Il n’avait pas trouvé le courage de se détacher des biens matériels pour trouver le bien plus grand proposé par Jésus. La tristesse du jeune homme riche de l’Evangile est celle qui naît dans le cœur de chacun quand on n’a pas le courage de suivre le Christ, d’accomplir le bon choix. Mais il n’est jamais trop tard pour lui répondre ! »
Bonne et sainte année Domvs !
La Coordination Générale
Crédits photos : Ralf Wimmer.